La dysphasie - Eure ASH

La dysphasie

Les troubles spécifiques et durables du développement du langage oral : Les dysphasies


Nature des altérations de fonction

Les troubles de développement du langage oral ont une intensité variable, du simple décalage chronologique (retard de développement) au trouble durable et pathologique correspondant à un écart significatif à la norme. Ces formes plus sévères sont communément appelées dysphasies.
Celles-ci touchent le développement du langage et peuvent concerner tous les aspects, phonologique, lexical, syntaxique, voire pragmatique (le sens général donné à une phrase) et génèrent parfois des difficultés praxiques associées. Elles peuvent porter sur le versant expressif (capacité à utiliser le langage oral) et/ou réceptif (capacité à comprendre le langage oral). Certains enfants sont inintelligibles après trois ans.

Principales limitations d’activité et restrictions de participation

Ces troubles altèrent significativement la communication et les apprentissages.

Du fait de troubles de l’expression et de la compréhension du langage, il existe une limitation des capacités de communication de l’enfant sur le plan oral, au niveau expressif et/ou réceptif (pouvant aussi retentir sur le traitement du langage écrit). L’enfant ne peut alors s’exprimer correctement à l’oral : il ne peut transmettre aisément des informations, des sentiments, des affects. Éventuellement, l’enfant n’a pas la possibilité de comprendre ce qui lui est transmis comme information orale. Il peut se trouver spontanément limité pour les apprentissages puisque, sans adaptation, il ne peut être performant dans de nombreuses activités des enfants de son âge.

Les principaux retentissements concernent :
 la communication pour établir des relations et faire connaître ses besoins élémentaires ;
 la compréhension de consignes orales et écrites ;
 les relations et situations d’échanges qui, étant perturbées, peuvent créer un risque d’isolement avec des malentendus et une inadaptation des réponses, mais aussi un manque de discernement et le risque d’être influençable ;
 toutes les restitutions orales, en particulier dans le cadre des évaluations ou pour réciter, raconter... et les restitutions écrites dans la plupart des cas ; • les apprentissages scolaires ;
 l’inclusion scolaire et sociale.

Quel que soit l’ampleur du trouble du langage dans l’enfance, sa prise en charge précoce et durable permet d’améliorer le niveau de compétence. Malgré cela, à la fin du cursus scolaire, le niveau de qualification retrouvé est généralement faible.

Les conséquences sont plus ou moins importantes selon l’intensité des troubles qui peuvent empêcher la personne concernée de trouver sa place dans un groupe et limiter son inclusion familiale, scolaire, professionnelle et sociale.
Il existe souvent, par surcroît, des conséquences affectives et parfois comportementales avec un risque important de sentiment d’incompétence, de mauvaise estime de soi, voire de développement de troubles du comportement.

Guide d’appui pour l’élaboration de réponses aux besoins des personnes présentant des troubles spécifiques du langage, des praxies, de l’attention et des apprentissages – Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie – décembre 2014